Nous vous faisons part de toutes les nouveautés que nous rencontrons au Québec. La plupart d'entre vous est sans doute persuadée que nous vivons avec joie cette nouvelle vie depuis notre arrivée. Il fallait qu'on vous parle un peu plus de notre intimité familiale, histoire de vous informer de ce que nous vivons réellement :-)
Les 2 premiers mois, tout a été rose : la découverte d'un nouveau pays, tout était merveilleux ! Chacune de nos ballades nous portait comme sur un nuage... Vous étiez nombreux à nous suivre sur le blog : c'était vraiment très agréables de le ressentir de notre côté de l'Atlantique.
A partir du 3ème mois, l'effet "nouveauté" est tombé : un certain train train commençait à s'installer dans notre vie, et en même temps, un vide, un manque certains de nos proches et de nos habitudes rassurantes de notre quotidien.
Les enfants :
L'adaptation
n'a pas été simple pour les enfants. Pendant plusieurs mois ils ont
refusé de se lier d'amitié avec les enfants qu'ils côtoyaient, nous
disant qu'ils ne voulaient pas avoir d'amis ici, pour ne pas avoir à les
perdre et à souffrir quand nous rentrerions définitivement en France...
En 6 mois, ils nous ont souvent reproché d'avoir pris cette décision de
quitter la France. Cela fait quelques semaines qu'ils ont enfin des
amis, qu'ils apprécient et que nous voyons fréquemment.
Le vide des relations :
Nous avons commencé à comprendre ce que voulaient dire les guides d'installation au Québec quand ils parlaient de la difficulté de se faire des amis. Une copine québécoise m'avait décrit un jour (nous étions encore en
France, donc je n'avais pas réellement compris) la différence de culture
entre nos 2 pays : les français sont "noix de coco" (difficile
d'approche mais une fois les défenses tombées on atteint le cœur),
alors que les québécois sont plus "mangue" (facile d'approche mais
difficile pour atteindre le cœur). C'est exactement ce que nous avons
rencontré ! Dès la première semaine nous avons croisé un couple qui
nous a donné et livré à domicile des meubles, sont venus
avec nous lors de nos premières courses au supermarché pour nous aider à nous y repérer.
Bien que nous ayons tenté de les appeler et de nous revoir : il n'y a
eu finalement aucun suivi à notre début de relation qu'il nous avait
apparu, à nous, français, vraiment très prometteuse... Les québécois nous ont toujours merveilleusement accueilli, ont toujours
été très attentionnés avec nous, dans la rue, à l'épicerie, dans le
groupe d'école-maison,... et pourtant nous n'étions invités chez
personne... Les relations s'arrêtaient là. Nous étions très surpris, quand nous avons réalisé qu'au bout de 3 mois, seule une famille nous avait invitée chez elle (merci Edith ;-) ). Nous avons beaucoup apprécié l'amitié grandissante avec nos voisins retraités. Malheureusement pour nous, ils viennent de partir pour la Floride jusqu'à fin avril, pour échapper à l'hiver québécois. Aujourd'hui, nous n'avons pas beaucoup plus d'amis...
Parallèlement, peu à peu, nous avons eu aussi moins de contacts avec nos proches de France, peu nous contactent, nous font signe...
Parallèlement, peu à peu, nous avons eu aussi moins de contacts avec nos proches de France, peu nous contactent, nous font signe...
L'absence de repères au quotidien :
Nous avons vite réalisé aussi, que même si nous avons à peu près la même langue, le Québec et la France sont vraiment différents. Les différences de langages sont mineures, mais réelles. Après 6 mois de présence, les courses au supermarché sont toujours aussi compliquées : différence de logique de rayonnage, différence de produits de base, différence d'habitude (par 2 fois, mon caddie a été réquisitionné et vidé par des employés car je m'étais absentée un peu trop longtemps au rayon d'à côté).
Au final :
Cette coupure avec tous les repères de notre ancienne vie a été assez difficile. Nous nous sommes vite retrouvés entre nous, et certainement plus à vif avec nos problèmes personnels qui rejaillissaient plus ouvertement car impossible de s’apaiser par les habitudes rassurantes du quotidien, ou les contacts avec nos proches.
En conclusion, aujourd'hui :
Mathilde et Mathieu attendent la neige avec impatience, la guettant chaque jour. Dès
qu'elle arrivera, cela leur donnera un élan de joie et aidera fortement à
leur adaptation ici. Ils ont maintenant des copains, et les voient avec plaisir. Nous avons quelques amitiés qui sont bien avancées. Les préparatifs de Noël nous donnent aussi beaucoup de joie. Nous savons que dans 2 mois nous serons en vacances en France.
J'arrive maintenant á faire mes courses sans trop de chocs culturels, et de nouvelles habitudes se sont mises en place.
J'arrive maintenant á faire mes courses sans trop de chocs culturels, et de nouvelles habitudes se sont mises en place.
On dirait donc que le plus dur est passé. Mais, franchement, une expatriation, ce n'est pas rien à vivre et ce n'est vraiment pas que de joie, surtout avec des enfants. On s'en doutait, mais bien sur, tant qu'on ne l'a pas vécu..
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
RépondreSupprimerBonjour Laurie et Guillaume,
RépondreSupprimerCe doit être dur d'être de se sentir un peu isolés. L'autre jour je suis allé à Stratéjeu et je me suis dit : "tiens Guillaume aurait bien aimé être là".
Par certains côtés je trouve difficile la décision que vous avez prise, mais d'un autre côté, mon regard vu d'ici c'est que vous remplissez vos vies et celle de vos enfants de souvenirs uniques et authentiques. Il s'agit à n'en pas douter d'une expérience enrichissante pour vous tous. Et puis au pire, vous n'avez pas le couteau sous la gorge, vos amis seront ravis de vous voir revenir ;)
PS: Tiffany et moi adorons votre blog, continuez à nous faire voyager ;)
Profitez bien !
Olivier
Merci pour tes encouragements et pour avoir partagé ton regard. Ça me touche beaucoup
Supprimer:-)
Coucou, :-)
RépondreSupprimerJe comprends très bien cette image de mangue... je ne connais pas beaucoup de noix de coco toutefois. Et vous ne m'avez pas semblé trop 'dur' à ouvrir. ;-) Nous le vivons aussi cette difficulté avec le côté mangue... même si nous vivons ici depuis toujours.
Des amis belges nous avaient partagé qu'à l'immigration, on leur avait dit qu'ils en avaient pour 7 ou 8 ans pour s'habituer, réseauter, etc.
Je suis contente que Mathilde et Mathieu aient de bons copains, c'est super. Je sais que tu fais beaucoup, Laurie, pour faire des contacts, créer des relations. Je suis surprise par ta persévérance à lancer des idées, suggérer des activités, mettre plus de vie dans votre vie, quoi!
Nous sommes très heureux de vous connaître, et désolés que vous soyez tombés en cette année où nous vivons des trucs, disons, assez challenge!
Tout de même, 2 mois en France, tu vas me manquer, là. ;-)
Édith
Vous ne nous avez pas semblé durs à l'intérieur, non plus :-)
SupprimerTu vois de la persévérance en moi ? Que c'est bon d'entendre ça ! :-)
Ça me fait tout drôle de partir si longtemps, oui...
On se rattrapera les 10 mois suivants :-)
Dans une autre mesure, c'est aussi le manque de contact social lors de notre voyage qui nous touche le plus. D'ou notre pause pour travailler un peut.
RépondreSupprimerVous en famille nous en couple, on ce surprend parfois à ce sentir seul à deux.
J'espère que nous nous reverrons vite
SupprimerJe vous embrasse fort
:-)
Ohlala... Je me souviens trop bien d'avoir vécu exactement ça! Je vous envoie tout plein de chaudoudous pour votre premier hiver Québecois. On voys attends de pied ferme en janvier :-)
RépondreSupprimerPlein de becs!
Merci Claire :-)
Supprimerbon courage ! on en a parlé, j'esère que le moral reviendra vite après 2 bons mois de vacances entourés de vos proches...
RépondreSupprimerNous comme tu le sais, c'est l'inverse, as d'euphorie au départ, 3 mois à prendre ses marques, puis finalement, on s'y fait bien...
coucou Laurie,
RépondreSupprimerje suis contente de lire que cela commence à aller mieux par certains côtés. Changer ses habitudes n'est pas facile du tout! Je ne sais pas pour le côté mangue ou noix de coco, de mon expérience "d'expatriée de région" j'ai rencontré les 2 profils. Je dirai que se déraciner n'est vraiment pas évident, pour notre part, après 10 ans, le bilan côté copains..est qu'on en a bcp moins qu'avant et pas retrouvé l'équivalent de ce qu'on avait. On y a gagné, par contre dans d'autres domaines..bref rien n'est parfait.
Ici on pense à vous, mais c'est vrai que prit dans l'engrenage du quotidien, on se manifeste moins...mais ce n'est pas pour ca qu'on vous oublie! On est ravi que vous reveniez un peu par ici:-)